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La conception du volume : le premier pilier d'un intérieur éco-conçu en architecture intérieure

Dernière mise à jour : 5 déc. 2022




Pour concevoir un projet en gardant en tête une démarche éco-responsable, il y a selon moi trois piliers qui entrent en jeu :


La conception du volume


Quand on s’attarde un peu sur l’évolution des volumes intérieurs des 20 ou 30 dernières années, on se rend compte qu’ils ont beaucoup changés : avant, chaque pièce avait une fonction et était bien cloisonnée, ensuite on a fait en sorte que tout soit ouvert, et notamment en ouvrant la cuisine sur le séjour, en créant des open spaces, etc., et aujourd’hui on se rend compte qu’on est un peu en train d’y revenir parce qu’on en a testé les limites et les contraintes : les odeurs et les bruits de la cuisine créent des nuisances dans toute la maison, on a aussi des études qui ont été faites démontrant que les open spaces nuisaient à la productivité des collaborateurs, et ce ne sont là qu’une toute petite partie des exemples que l’on pourrait exposer. Alors finalement, avec le temps, on se rend compte que faire et défaire, c’est un peu le schéma qui se répète.

La vraie question, si on veut éviter les déchets, ce serait peut-être de se demander :


Comment pourrait-on anticiper ces évolutions, dans les modes de vie et de travail, pour les décennies à venir ?


Et à cette question, du point de vue de l’habitat, l’ADEME a déjà recensé quelques réponses intéressantes, que l’on peut retrouver dans son étude : « nos logements en 2050 : quelles évolutions pour notre habitat ? ».



Les premiers axes sont les suivants :

  • Nous vivons de plus en plus vieux : ça peut paraître bête, mais quand on y réfléchit, ça demande forcément des aménagements pour nos vieux jours, à commencer par le fait qu’il y a de plus en plus de logements adaptés à l’autonomie (petits, accessibles, en centre-ville, et j’en passe). D’un point de vue pratique, cela peut passer par exemple par le fait de concevoir des espaces faciles d’usage avant que les propriétaires soient tout courbés et trainent des pieds dans leurs charentaises : on va privilégier des tiroirs de cuisine plutôt que des portes pour faciliter l’accès au contenu, on va éviter les escaliers super design sans garde-corps (même si normalement on n’a pas le droit, je le rappelle), et on va aussi tenir compte des principes de l’universal design pour anticiper non seulement l’évolution de ses habitants mais aussi les handicaps potentiels des futurs habitants (bah ouai, on est pas immortels).



  • Nos familles évoluent : et cela ne datant pas d’hier, c’est le facteur le plus récurrent auquel je fais face quand je rentre chez mes clients : famille recomposée, bébé en cours de téléchargement, ados qui partent faire leurs études… tout cela crée des changements dans nos intérieurs, et au-delà de ça, je pense qu’il est aussi intéressant de se pencher sur la façon dont la communication au sein même d’une famille pourrait évoluer d’ici quelques années : c’est un questionnement très personnel, mais est-ce qu’on arriverait pas au taquet de cette rupture qui s’est créée avec les écrans, le web, le télétravail… L’ouverture sur le monde extérieur qui a finalement rompu le monde intérieur de beaucoup de familles pour qui les membres s’enferment chacun de leur côté et en ayant parfois perdu le sens des espaces communs, n’arriverait-elle pas à bout de souffle ? C’était ma petite note philosophique, vous avez 4 heures 😊


  • Nos bâtiments sont de plus en plus connectés pour répondre à nos besoins, et souvent au service du contrôle des énergies : c’est assez impressionnant le nombre de scénarii que la domotique nous permet de mettre en place, avec entre autres l’extinction des lumières depuis le téléphone ou l’allumage du chauffage à distance 2 heures avant de rentrer de vacances, par exemple. Là aussi, je pense que c’est un métier qui mérite d’anticiper encore plus que d’autres l’évolution des modes de vie, vu la vitesse à laquelle la technologie évolue à notre service.





  • Nos habitudes évoluent également : ça pourrait presque paraître incensé, aujourd’hui, de créer un habitat sans espace dédié pleinement au télétravail. Ce sont les évolutions sociétales et sociales finalement, qui régissent la conception de nos intérieurs. Regardons l’époque où les cuisines étaient des pièces de service avec une entrée de service, bien loin des espaces de réception. Il y a eu du chemin depuis, avec nos cuisines ouvertes sur le salon !


  • Autre point très intéressant qui est également abordé dans l’étude de l’ADEME, ce sont les logements collectifs et les logements évolutifs. J’y crois très fort et ça va dans le sens de recréer du lien de proximité, à commencer par sa propre famille (en imaginant des cohabitations entre générations, par exemple) jusqu’à la colocation, la création de lieux partagés, etc. C’est vrai que si on avait une buanderie pour tout un immeuble, plutôt que chacun sa machine individuelle, non seulement ça ferait de la place chez soi (et donc on aurait peut-être pas besoin de construire des logements aussi grands, si on pousse la réflexion plus loin avec d’autres types d’usage occasionnel comme les chambres d’amis, les salles de réunion dans les entreprises,…), ça mettrait en commun un produit qui n’est quand même pas négligeable en termes de ressources, de production, de transport, etc., et en plus ça favoriserait les échanges humains. What else ? Quant aux logements évolutifs, je pense que c’est la bonne réponse à beaucoup de problématiques actuelles. Si on imagine des bâtiments modulables, conçus dès le départ pour se transformer au gré des besoins et des évolutions (par exemple, avec des cloisons amovibles dans des immeubles de bureau, qui permettraient aux entreprises de grandir sans avoir besoin de déménager ou de casser des cloisons montées deux ans plus tôt). Idem dans l’habitat, si les archis conçoivent des bâtiments facilement divisibles ou bien que l’on puisse plugger les volumes les uns aux autres, cela permettrait de répondre aux besoins des familles à géométrie variable, finalement.

2 Comments


Guest
Dec 05, 2022

Effectivement, les tendances modifient nos intérieurs. Les derniers évènements (confinement, télétravail, crise énergétique...) remettent en cause certains choix. L'avenir sera peut-être à une fonction minimaliste des pièces, une mutualisation collective des services et une amélioration de l'environnement extérieur direct.

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Coralie
Coralie
Dec 06, 2022
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Tout à fait ! C'est un gros chantier que de repenser nos modes de vie mais j'y vois pleins de belles choses et on sait que ça fonctionne déjà ailleurs (pays du Nord notamment).

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Coralie Vasseur, auteure du blog de La Déco Responsable

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